EFEC
Evaluer les systèmes éducatifs
Par Leandro Gilgen, éducateur du SER
Les contributions de JP Jarousse :
La contribution de JP Jarousse tente d’expliquer dans un premier temps ce qui justifierait le recours à des évaluations des systèmes éducatifs puis, dans un second temps, les diverses caractéristiques d’une démarche d’évaluation par les résultats.
JP Larousse contribue à amener au lecteur la vision que les liens entre investissement économique dans l’éducation et résultats ( niveau de formations acquises, insertion à l’emploi, etc..) n’est pas aussi évidente que l’on veut bien croire. Il nous démontre que des éléments tels que les performances quantitatives et qualitatives des diverses systèmes de formation et les moyens qui sont investis dans ces derniers sont relativement faibles.
On comprend que ce ne sont pas les systèmes éducatifs qui investissent le plus en terme de financement qui obtiennent les meilleures résultats et que donc, il ne suffit pas simplement d’investir des moyens financiers considérables dans le système d’éducation pour obtenir les meilleurs résultats en terme de formation et d’insertion professionnelle. Des facteurs plus importants semblent avoir des effets sur le système scolaire tels que la relation maître-élèves, l’effet classe, etc
On peut, par exemple, citer le concept efficacité et d’équité entre la Suède et la France par exemple, ce concept (efficacité, équité) semble démontrer un meilleur fonctionnement du système suédois.
JP Larousse propose en l’absence de mécanisme de justification des choix ainsi que des politiques éducatives d’imaginer une gestion plutôt par les résultats ce qui serait une première réponse aux difficultés posées
Dans un second temps, JP Jarousse souligne toute la difficulté à évaluer le fonctionnement des divers systèmes éducatifs. L’idée de JP Jarousse serait d’imaginer une quantification des activités éducatives, ceci aurait comme conséquence de faire correspondre les politiques éducatives et leurs impacts au besoin de l’intérêt général mais aussi aux divers comportements et niveaux d’acquisition des élèves.
Car, finalement, la société civile attend généralement que les élèves acquièrent des connaissances leurs permettant de remplir des fonctions tels que l’insertion socio – professionnelle tout en participant à la réduction des inégalités sociales mais, aussi à la réduction des inégalités de réussite scolaire.
L’apport de JP Jarousse amène un éclairage différent et nouveau. Il ne focalise pas seulement sur les inputs et outputs mais, amène une réflexion bien plus en amont. Il apporte au lecteur une bouffée d’oxygène quant à la pertinence d’un système de formation qui devrait être en plus grande adéquation avec les demandes sociales actuelles, de formation, d’insertion, dans une logique de réduction des inégalité sociales. Un apport important de JP.Jarousse est de mettre en évidence le faible rapport entre moyens /produits ! JP. Jarousse propose enfin de redéfinir cette référence à des « produits » nouveaux et clairement identifiables qui permettront de nourrir un débat d’opinion Dans son apport, JP.Jarousse explique que le recours à des évaluations des systèmes peut se référer à une production ; Que produire ?
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Quantité et qualité = Transmission des savoirs, insertion économique et sociale, traitement équitable des différents groupes d’individus
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Manière la plus efficace de produire au niveau éducatif : éléments qui participent au fonctionnement des systèmes éducatifs, niveau et type de qualification des formateurs, mode d’enseignement, regroupement d’élèves, support pédagogique.
A quel paradigme cette approche semble se référer ?
Le texte de JP,Jarousse, me fait penser à deux paradigmes. Dans un premier temps, je vais expliquer les éléments qui semblent être de l’ordre du paradigme économique, des investissement financiers pour des résultats pas toujours à la hauteur. En seconde partie nous aborderons le paradigme relativiste, ce dernier étant une approche prenant en compte des réalités sociales plus fines.
« Plus largement, comment faire le meilleure usage des ressources consacrées au système éducatif pour que celui-ci atteigne les objectifs qui lui ont été assignés par la Nation ».
« Il est clair cependant que le soucis croissant de maîtrise des dépenses publiques mais aussi la décentralisation, l’homogénéité du service public d’éducation, devraient favoriser ce changement culturel et donner à l’évaluation des systèmes éducatifs un véritable champs d’action »
« ..de fait, toute extension des systèmes, comme toute modification de leur cahier des charges, appelle à titre principal une élévation des ressources qui y sont affectées .»
Dans les passages cités ci-dessus de JP.Jarousse, je relève le paradigme économique car, cela donne une idée de la complexité à évaluer le système scolaire, les notions d’investissement économiques semblent souvent préoccuper à tort une large majorité des décideurs. L’efficience, se base sur le rapport entre les sorties ou les effets observés et les investissements, définis exclusivement en fonction de ressources mobilisées. Le paradigme économique représente le «rapport entre ce qui est réalisé et les moyens mis en œuvre» (Legendre, 1993, p. 476).
Une vision économiste de l’évaluation dans l’éducation a souvent comme but de comprimer les flux financiers injectés dans le système scolaire dans le but d’atteindre des objectifs purement économiques mais ,aussi, d’obtenir un meilleur résultat en éducation, objectif qui devrait être « redéfini » dans l’intérêt général.C’est une histoire d’équilibre. Seulement les pays qui investissent le plus dans l’éducation ne sont pas forcément ceux qui obtiennent de meilleurs résultats. Les résultats en éducation ne dépendent donc pas obligatoirement des fonds investis, mais aussi d’éléments plus macro, comme les outils pédagogiques, les effets maître-classe ou encore l’effet établissement semblent jouer des rôles plus importants dans ces différences de réussite.
Ma deuxième hypothèse se dirige vers un paradigme que je qualifierai de relativisme « Selon les cas, on s’attachera alors à mesurer l’impact des actions entreprises en termes d’acquisitions scolaires, de différentiations sociales de réussite et de parcours scolaires ».
Cette approche part de la réalité locale et est souvent qualitative et micro. « Ce paradigme se base sur les réalités locales en les plaçant dans un contexte plus large » (Broadfoot, 1999). « sur ce plan, on attend généralement du développement de l’éducation qui facilite l’insertion économique et sociale des citoyens, qu’il assure l’accès de ces derniers aux connaissances nouvelles nées du progrès des sciences, qu’il participe enfin à la réduction des inégalités sociales ». Les évaluations du système scolaire et de ses résultats, devraient tenir compte de l’aspect sociologique, local mais aussi fixer des objectifs clairs et précis en terme d’acquisition scolaire, de différenciation sociale de réussite et de parcours scolaire..)
En conclusion, j’émets l’hypothèse que la vision de JP.Jarousse est un mélange de deux paradigmes ou l’aspect de l’investissement financier et résultat compte. Mais le texte introduit peut être une notion peu investie jusqu’à maintenant qui est de l’ordre du relativiste à savoir un développement de l’éducation prenant plus en compte des spécificités locales, de formation mais, aussi de ce qui touche aux aspects sociologiques d’une région concernée, de la typologie des élèves…
Il n’est pas toujours facile de sortir des aspects économiques quand il s’agit d’éducation, mais évaluer des résultats à la sortie du processus, nombre de diplômés, d’insertion sur le marché du travail, etc. Cela ne semble pas être suffisant pour obtenir une interprétation sur l’efficience d’un seul système qui de plus devrait être généralisable à l’ensemble d’un pays par exemple.
Ne pas se poser la questions de ce qui composent ces divers processus, de quoi sont-ils composés ? Avec quelles spécificités ? Revient à se priver de la possibilité d’obtenir de meilleurs résultats en sortie de processus sans pour autant augmenter le financement du système éducatif.